Aledia boucle une levée de fonds de 80 millions grâce à son partenariat avec le CEA.

C’est un pari risqué pour Aledia une levée de fonds de 80 millions, et pourtant qui pourrait s’avérer très fructueux. Ce sera tout ou rien, un succès historique ou un échec cuisant, selon les fondateurs.

Bienvenue dans l’univers de la deeptech !

 

ALEDIA et le CEA : Un partenariat efficace

Cette start-up grenobloise, créée en 2012, s’illustre pour avoir breveté une technologie LED moins coûteuse que les LED traditionnelles, en s’appuyant sur le CEA. Cette technologie unique au monde permet aux LED d’intégrer des fonctions électroniques et utilisables pour les systèmes de visualisation ou d’affichage.

Les levées de fonds.

Pour ce faire, elle a d’abord levé 80 millions d’euros en 2013 pour développer une nouvelle génération d’écrans et envisage maintenant de lever un financement total de 120 millions. La raison est simple : l’entreprise voudrait terminer le développement de ses produits et implanter sa première usine de fabrication de microLEDs 3D en grande série à Champagnier, dans la région de Grenoble, d’ici deux ans. En effet, les deeptechs nécessitent d’importants fonds avant d’avoir un produit et des clients, pour le modéliser, le bâtir et ensuite le commercialiser.

Mais d’où viennent les investissements ? 

De ses investisseurs historiques dont font partie Intel Capital et Valeo, puis de l’Etat à travers le Programme d’investissements d’avenir (PIA) et son fonds SPI.

L’objectif actuel ? 

Développer des puces LED pour écrans nouvelle génération (microLED) qui pourront s’intégrer dans des ordinateurs portables, tablettes, smartphones, montres intelligentes, lunettes à réalité augmentée et grands téléviseurs. Une technologie de LED révolutionnaire ! De quoi s’imposer dans la course à la nouvelle génération d’écrans et défier les géants coréens et américains.

L’alliance de la deeptech et du CEA.

La start-up développe actuellement des diodes électroluminescentes sur la base d’une fondation 3D provenant du laboratoire d’électronique et de technologie de l’information du CEA. Sa technologie brevetée de microfils disposés sur des substrats en silicium se nomme WireLED. Ses petits plus ? Une meilleure efficacité énergétique et une plus grande brillance. En somme, des technologies qui illuminent les écrans, offrant une économie d’énergie dans la consommation des écrans, une plus longue autonomie des batteries des smartphones et une réduction de la consommation des télévisions et ordinateurs. Le lancement serait prévu en 2021, si tout va bien bien-sûr !

Les premiers pas… 

La jeune entreprise a obtenu une usine à Echirolles, en banlieue de Grenoble, afin de développer et démarrer la production. Pour la fabrication des plaquettes de silicium, elle a préféré faire appel à des fonderie établies. Et pourquoi cette matière ? Le silicium est une matière moins coûteuse qui permet de tirer les prix à la baisse.

Des concurrents pris au dépourvu.

Les grands groupes tels qu’Apple, Samsung et LG l’affrontent dans cette course effrénée à l’innovation. Ces derniers ont les yeux rivés sur les marchés et ne comptent pas se laisser dépasser. La start-up répond et entame ainsi un nouveau virage : augmenter ses effectifs à plus de 100 personnes d’ici la fin de l’année et investir dans des équipements dès cet été.

 

Les leçons de ce succès 

À deux, c’est toujours mieux.

Il est assurément avantageux de s’appuyer sur un partenaire prestigieux qui offre son infrastructure pour développer et tester le produit. Ainsi, avant même d’avoir finalisé sa production, Aledia a réussi à faire plusieurs levées de fond. La société s’est appuyée sur le CEA avec qui elle partage les machines pour effectuer ses tests. Un partenariat avec un premier Grand Compte permet d’avoir une référence pour attirer des investisseurs ou séduire d’autres Grands Comptes. Rien ne sert de viser 20 Grands Comptes, il est plutôt préférable de concentrer ses efforts sur 2-3 partenaires ou clients potentiels avec une stratégie claire déclinée en plan d’action : qui rencontrer dans l’organisation, dans quel ordre, à quelle échéance, avec quels objectifs.

Quelle attitude adopter ? 

Être très pro, toujours et s’armer de patience. Les processus de décision peuvent prendre du temps mais les résultats en valent la peine. Car cette future référence servira à séduire de futurs clients grands comptes, investisseurs, des prospects de plus petite taille ou même des prospects à l’international. Mais quelle est véritablement la recette du succès de cette start-up ?

La crédibilité du dirigeant.

Giorgio Anania, la soixantaine n’en est pas à son premier succès d’entrepreneur. Mais si tout le monde ne peut avoir le même parcours, une expertise métier peut suffire à séduire investisseurs et futurs clients Grands Comptes.

L’innovation.

La technologie proposée par Aledia révolutionne le marché des écrans LED avec des applications multiples. Apporter de la nouveauté même sans être disruptif peut se faire parfois de manière simple en apportant une solution à un problème que vous avez identifié ou en améliorant le niveau de service proposé par vos concurrents.

Une proposition de valeur claire.

La technologie d’Aledia améliore l’efficacité énergétique de 10 à 15%, réduit ainsi la consommation énergétique des écrans de télévisions et ordinateurs et augmente la durée de vie des batteries des smartphones. Cela paraît évident mais beaucoup de sociétés peinent à expliquer de façon claire et simple ce qu’elles apportent à leurs futurs clients par rapport au reste du marché et à leurs concurrents.

 

Le partenariat avec les grands groupes est un accélérateur de croissance

Pour réussir ce que l’on entreprend, il faut souvent accepter de se faire accompagner à travers un partenariat qui sera promesse de réussite.

Alors, prêts à construire le monde de demain ?